le bien et le mal

Je reviens encore une fois sur le sujet, mais quand je pensais mettre les pieds dans le plat je ne croyais pas si bien dire : le débat fait rage sur la toile et devrait, sous peu, enflammer biblio-fr.
J'avais envie aussi de répondre à Dominique Lahary autrement que sous la forme d'un commentaire. (merci à lui d'ailleurs d'apporter un point de vue différent)

A propos de l'intégration des couvertures de CD dans nos OPAC, j'ai l'impression que c'est finalement moins compliqué que pour les livres (pour une fois) et la solution qui se dessine me parait être exemplaire :
En effet, le fait qu'un fournisseur, que l'on pourrait qualifier d'historique (il vient de fêter ses 20 ans :-) ajoute l'image des couvertures de CD à ses notices sans frais supplémentaires, était la solution dont on pouvait rêver et pourrait entraîner ses concurrents à s'aligner.

Par contre, pour les livres je suis sceptique et partagée, j'ai un peu l'impression que l'on tend, une fois de plus vers un système absurde, ingérable et surtout à 2 vitesses qui n'est pas sans rappeler la logique du piratage, en faisant cohabiter deux systèmes antinomiques : un payant et un gratuit. Même si nous ne sommes pas, fort heureusement, sur des notions de contenus : Les couvertures, il faut le rappeler, sont à l'origine ni plus ni moins que de la promotion pour un contenu.
En faisant payer aux bibliothèques cette promotion, nous nous trouvons dans la situation ou nos libraires se seraient mis à nous faire payer ce qu'autrefois ils nous offraient quand ils nous donnaient des affiches ou de la PLV

- Le système payant : notre fournisseur historique de notices nous fait payer un service qui ne lui coûte quasiment rien et dont il n'a pas la propriété, (d'ailleurs je me pose la question si on suspend l'abonnement perd-on le bénéfice de la visibilité des couvertures sur les OPAC ?)
- Le système gratuit, nous oblige à nous interroger : favoriser ou non, une société commerciale qui est en train d'écraser tout les petits et de s'octroyer un monopole ? (Et quand je dis favoriser, je pense que c'est accorder une importance démesurée aux pouvoirs des bibliothèques sur la construction d'un monopole ;-)

Mais, dans les deux cas, l'argument de l'hégémonie que l'on reproche à A*** peut s'appliquer aussi à E*** qui profite éhontément de clients captifs pour imposer un système contraignant, prohibitif et minimaliste (à quand les fils RSS chez E*** ?), et on est bien d'accord qu'il s'agit de deux sociétés commerciales, dont le but est de générer du profit ?
On peut donc comprendre que certaines bibliothèques aient envie de se libérer d'un joug, déjà régulièrement décrié dans la profession, même si il faut, aussi, se poser la question de cet autre joug moral, et peut être plus insidieux, auquel elles s'attellent.

Le choix est cornélien, certes, mais ce n'est pas être devin que de penser que l'argument économique de la gratuité fera une nouvelle fois la différence. Par la force des choses, nous sommes devenus aussi des gestionnaires et si on peut parfois le regretter, on ne pourra pas nous reprocher de faire jouer l'argument économique, sur des services ou nous avons cette lattitude.

Le paradoxe est dans le danger de reproduire le schéma habituel inhérent à ces deux systèmes : des bibliothèques aux moyens financiers limités, mais qui ont envie d'avancer et feront le choix de la gratuité et d'autres bibliothèques (institutionnelles ?) faisant le choix d'un système payant et complexe.
Peut être, Dominique, aux causes sur lesquelles s'est engagé l'IABD faudra-t-il ajouter celle-ci ?

Commentaires

eric1871 a dit…
Très souvent, les pochettes de disques sont des créations originales soumises à droit d'auteur alors que les couvertures de livres sont choisies par la maison d'édition.
Anonyme a dit…
Oui mais les 1ères de couv. aussi sont soumises au droit d'auteur.

Je me souviens encore d'une réponse mail (cette année) d'un éditeur auquel je demandais l'autorisation de reproduire ses 1ères de couv. dans une liste des acquisitions et qui me l'a refusée en me rappelant la loi d'une manière assez désagréable...
Unknown a dit…
Bonsoir,
Du coup j'y reviens un petit coup, ayant intégré, je pense, ce que tu dis et ce que dit Dominique. Il y a, me semble-t-il, un cas de figure que tu n'évoques pas, c'est quand le fournisseur du SGBD propose de s'occuper du rapatriement des visuels (ou covers, soit :)), tous supports confondus, notre rôle se bornant à l'accepter ou pas, le paramétrer, ou pas, en fonction d'une politique interne. Ce fut clairement le cas lors de la démo de l'un deux (du nord de la France) il y a presque 2 ans par chez moi et je me souviens fort bien que notre tutelle était d'accord à condition qu'il n'y ait pas une bannière vantant les mérites de A***** (ça fait très roman du XIXe ces *** lol)-en gros pas de pub dans l'OPAC et que du légal-. La question se poserait donc aussi de savoir lesquels fournissent ce service en standard, en option, si celà a un coût, caché ou non, si cette option devient contractuelle, etc... Cet aspect des choses me semble alors être aussi à creuser.
Au passage j'ai noté sur certains sites/blogs que les pochettes étaient réservées à un usage familial et ne pouvaient être utilisées que dans le cadre du remplacement de l'originale.
Voili voilou, c'est pas grand chose, mais du coup d'une dualité on passe à une triangulaire...
Au fait, je me pose la question... A-ton encore le droit de mettre dans nos notices des liens vers le site officiel ? une critique pourrie ?...Je rigole, just a joke...
Anonyme a dit…
Eh bien chez nous (voisins de Sophie), nous récupérons les covers fournis par A*** grâce à un code propre à A***, qui a occasionné la création d'un champ spécifique dans notre grille unimarc (le 951) par O*** notre fournisseur de SIGB...

Si c'est pas énigmatique tout ça ;-)
Xavier Milon a dit…
Il existe une solution alternative à A***…et à E***…d’autant qu’elle concerne le Livre, le CD et le DVD. Bien connue des libraires et des sites marchands, il s’agit de la société Tite Live et de sa base de données Médiabase dont l’objet est de mettre à disposition des professionnels un contenu enrichi, notamment pour des sites web. C’est évidemment une solution payante mais elle existe et sans rentrer dans un exposé commercial, les tarifs sont très abordables.
Cette solution peut fonctionner soit en direct sur les sites des mediathèques, soit en passant par un prestataire de la médiathèque (Grossiste, SGBD,...).

Articles les plus consultés